Quel personnage singulier que l’anticonformiste Zeng De, empereur de la dynastie des Ming, qui n’apparaît jamais sans ses quatre sosies ! Passionné d’animaux, il part avec sa cour pour Hangzou, en dépit de l’avis défavorable des astronomes, afin d’y percevoir le butin d’une bataille : deux rhinocéros, un éléphant et une créature noire qui le fascine.
Après Par une nuit où la lune ne s’est pas levée (NB février 2007), Dai Sijie livre un roman alliant fantastique, poésie, mystère et érotisme, où il est difficile de démêler la part de la réalité historique et celle de l’affabulation. Avec verve et érudition, l’auteur narre une suite de scènes inventives, colorées, mais peu vraisemblables et dont le sens reste parfois obscur. Richesse du vocabulaire, souplesse et aisance dans l’écriture accompagnent cette odyssée complexe non dénuée d’humour.