Décembre 1882, Ólafur, dix-sept ans, est pensionnaire à « l’École érudite » de la petite bourgade froide et cinglée par les vents qu’est Reykjavík. Une amie finance les études de ce fils de pêcheur aux revenus modestes. L’établissement reçoit des adolescents privilégiés qui deviendront l’élite de la Nation. Leurs professeurs sont tous écrivains, penseurs, poètes. Une nuit dans le dortoir, le jeune Ólafur dérobe le manuel de danois d’un de ses camarades… En cette fin du XIXe siècle, l’Islande s’achemine vers une indépendance qu’elle obtiendra en 1918. Le pays est pauvre, désolé, ravagé par la mort, la population a faim et nombreux sont ceux qui émigrent vers l’Amérique. La terre est soumise à une bise glaciale qui souffle des flocons de neige tourbillonnants sur fond de sagas ancestrales où le dieu Ódinn part à la rencontre d’Apollon. Parmi les intellectuels, tous formés à Copenhague, le grand poète Benedikt Gröndal, taiseux et solitaire, dont l’auteur fait l’attirant portrait : un homme estimable, cultivé et généreux qui s’épanouit dans l’écriture et la pensée. La très belle langue musicale de Guðmundur Andri Thorsson fait découvrir une Islande bien différente de celle d’aujourd’hui. (A.M.)
L’affaire Benedikt Gröndal
THORSSON Guðmundur Andri