En 1860, un enfant de trois ans disparaît en pleine nuit de la demeure familiale des Kent. Son corps mutilé est retrouvé le lendemain. Les soupçons se portent sur différents membres de la maisonnée. Cet authentique fait divers qui passionna l’Angleterre victorienne est, d’après l’auteur, à l’origine de toute la littérature policière anglo-saxonne où, comme dans cette sinistre affaire, tous les protagonistes mentent à un moment ou à un autre. Grâce au récit minutieux de l’enquête, le prototype du héros détective se dessine, s’accompagnant d’un historique de la police criminelle. Ce document foisonnant est également l’occasion d’une fine analyse des moeurs de la classe moyenne anglaise du milieu du XIXe siècle. Chez les Kent, le récent vernis de respectabilité masque bien des turpitudes dont le public se repaît par l’intermédiaire d’une multitude de gazettes. Les philosophes de l’époque s’inquiètent de cet engouement révélateur d’un « effondrement social ». Si les faits, repris in extenso des archives judiciaires, sont exposés un peu longuement, l’analyse historique, sociologique et littéraire est brillante et passionnante.
L’affaire de Road Hill House : l’assassinat du petit Saville Kent
SUMMERSCALE Kate