Le livre que consacre Denis Desforges au célèbre linceul de Turin relève d’une démarche originale : avocat, il instruit ce dossier comme il le ferait d’une affaire judiciaire. Après avoir décrit avec précision cet objet extraordinaire, il en reconstitue l’itinéraire probable. Il est désormais conservé à Turin sous la responsabilité de l’Église. La grande énigme est la formation de l’image, celle du corps d’un homme supplicié, imprimée en négatif sur cette bande de tissu. Il confronte longuement les recherches scientifiques et ce qu’on sait de la Crucifixion par les Évangiles. Émettant des doutes sur la fiabilité de la datation au carbone 14 (XIIIe-XIVe siècle), effectuée en 1988, il semble convaincu de l’authenticité de la relique, mais donne la parole à ses adversaires.
Les recherches approfondies et l’exposé objectif de l’auteur ne peuvent que susciter un regain d’intérêt pour un mystère que l’Église elle-même ne paraît pas pressée d’élucider… Cet ouvrage honnête, mais parfois un peu confus, ne mettra pas un point final à un débat qui soulève les passions, chacun y trouvant des arguments pour étayer ses convictions ou ses doutes.