L’Affaire USA. (Alack Sinner ; 8.)

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L’album refermé après la première lecture laisse ébahi et dubitatif : le contact initial est ardu, avec son graphisme noir et blanc et ses taches d’encre s’étalant sans grande harmonie sur des planches monotones, ses décors et personnages esquissés avec désinvolture, et son scénario perdant le lecteur dans un embrouillamini de pistes brumeuses. Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’y revenir pour mieux assimiler le propos des auteurs.

Le détective Sinner est sollicité par deux femmes, l’une pour sauver son fils de la mafia, l’autre pour la protéger d’hommes qui l’épient. Ces deux missions l’emmènent découvrir les hommes de l’ombre, les organisations rivales multiples au service des puissances de l’argent et de la politique. Elles sont partout, écoutent et connaissent tout et, sous prétexte d’apporter le bonheur aux hommes, poursuivent leur quête de pouvoir et de richesse. La montée en tension de ce thriller est d’autant plus forte que les faits se déroulent pendant le mois qui précède le 11 septembre. Description terrible d’une Amérique proche du « meilleur des mondes ». Un album intéressant qui peut pourtant en rebuter plus d’un.