La mort, chacun y pense, mais elle reste une abstraction. Pour Ariel Crozon et sa famille, lâannonce de la SLA (SclĂ©rose latĂ©rale amyotrophique ou maladie de Charcot) est une sidĂ©ration : aucun traitement ! Dans ses billets rĂ©digĂ©s au rythme de son dĂ©clin physique, Ariel mĂȘle ses souvenirs. La mort annoncĂ©e perturbe lâĂ©quilibre amoureux aussi bien que le quotidien. La temporalitĂ©Â change. Des paragraphes trĂšs courts oĂč chaque mot est choisi avec soin, livrent ses Ă©motions, son dĂ©sarroi et ses petits bonheurs. Elle ne cache ni ses peurs ni ses pleurs.    Ce journal au rythme rapide et souvent teintĂ© dâhumour, Ariel Crozon le partage avec son entourage y compris son neurologue. Son rĂ©cit condensĂ© lui permet de rester debout jusquâau bout et dâoffrir Ă ceux qui sont confrontĂ©s Ă la maladie un prĂ©cieux Ă©clairage. Sobre et pudique, ce tĂ©moignage dur, mais beau, a attirĂ© lâattention de Daniel Pennac, trĂšs touchĂ© par le rĂŽle essentiel de lâĂ©criture dans cette lutte implacable, jusquâĂ convaincre un Ă©diteur courageux de le publier et de le prĂ©facer lui-mĂȘme. (S.D. et Maje)
L’Affreuse
CROZON Ariel