Expulsé de Suisse vers la Slovénie en 1938, le couple germano-slovène des parents du jeune Bubi est soupçonné d’intelligence avec l’ennemi allemand après la défaite des occupants en 1945. Dans un dénuement tragique, l’adolescent émerge du cauchemar à Ljubljana, ville bouleversée par la fin de la guerre. Désormais veuve, sa mère est vite identifiée et déportée avec ses filles vers un camp autrichien. Lui-même est enrôlé dans une brigade d’agit-prop communiste. Il se voit confier la direction d’un journal étudiant et commence l’apprentissage de son métier d’écrivain contestataire.
Troisième volume d’une autobiographie posthume (Kovačič est mort en 2004) après Les enfants de l’exil et L’enfant de la guerre (NB février 2010), cet ouvrage est un témoignage poignant sur la réunification yougoslave, les grands bouleversements qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale. Les mouvements de populations et la complexité des alliances entre nations d’Europe Centrale sont analysés avec clarté et émotion. Ce long monologue, écrit pourtant dans une langue vivante, livre en vrac événements et commentaires en de très longues phrases, sur un sujet passionnant. Procédé narratif qui nuit malheureusement au récit.