Musa perd son travail à la télévision. Il habite chez son ami Saban et est aussitôt engagé comme rédacteur par une étrange agence publicitaire, l’Agence secrète. Sanem, sa séduisante collègue graphiste lui révèle que le propriétaire de l’entreprise Barbaros Albatros, décédé l’année précédente, a légué tous ses biens à une Fondation présidée par un chat, Seytan (Satan). La Fondation a ouvert, sur la terrasse de l’immeuble où vit Musa, une École du Bonheur Intergalactique. Il s’y déroule bientôt une grande fête, très alcoolisée. Des extraterrestres en profitent pour enlever Sanem et Saban. Musa, follement amoureux de Sanem, part à leur recherche à bord d’un deltaplane… Conte passant habilement du réalisme au fantastique, ce roman d’Alper Caniguz (L’assassinat d’Hicabi Bey, NB juillet-août 2014) renouvelle les règles du polar classique. Dragueur et porté sur la boisson, le narrateur sentimental tourne en dérision toute une galerie de personnages, y compris lui-même. Ces aventures rocambolesques, dans la tradition des contes orientaux et des écrits satiriques sur les dérives de la politique et la corruption, s’achèvent dans une cascade de quiproquos savoureux, de révélations ironiques et mordantes sur un canevas de vaudeville. Mais un lecteur trop rationnel peut se sentir perdu et abandonner en route. (M.Bi. et M.-N.P.)
L’agence secrète
CANIGÜZ Alper