Laguna Nostra

MULLER Dominique

À Venise, un cadavre égorgé est retrouvé dans un canal. Chargé d’élucider le meurtre, le commissaire Campana peut compter sur la collaboration, parfois maladroite, de sa soeur, historienne d’art, spécialiste des plafonds peints, et de ses oncles, rêveurs marginaux. Tous habitent le palais de famille, un peu délabré, se chamaillent parfois, mais sont indéfectiblement liés. La piste les mène à une affaire de trafic d’enfants.

 

Ce policier au ton et aux personnages originaux mérite que l’on s’y immerge malgré un début où ruelles de Venise et peintres tiennent une place un peu trop importante pour le profane, où l’écriture dense et louvoyante induit parfois une certaine nébulosité… On s’y perd et s’impatiente parfois. Mais bientôt l’intrigue prend du corps, les relations familiales et les parallèles entre crimes et art apportent leur touche de décalage. La finesse et l’humour caustique de Dominique Muller (Les malgré-nous, NB octobre 2003) emportent l’adhésion, jusqu’à la conclusion délicieusement immorale. Quand culture, meurtres et petits arrangements cohabitent avec bonheur.