Qui a suivi l’histoire spatiale se souvient du premier Spoutnik, le ballon aux quatre antennes dont les rotations extraterrestres étaient accompagnées d’un Bip Bip devenu légendaire. Grande fierté du côté soviétique heureux de démontrer sa supériorité. Les dirigeants, impatients de transformer l’essai, décident d’envoyer un être vivant dans l’espace. La chienne Laïka est choisie. Pourtant l’impact psychologique fut négatif, car l’opinion mondiale s’intéressa moins à l’exploit technologique qu’au triste sort réservé à l’animal expédié sans espoir de retour. Il faudra Gagarine pour redorer le blason de l’étoile rouge.
En un roman graphique de près de 200 pages, l’auteur s’attache à décrire l’histoire de la chienne mêlant dans un récit vivant et vraisemblable l’enfance romanesque faite de violences et d’abandons, et une seconde partie plus documentée, vécue avec le maître chien Yélena, dans l’antre secret du centre spatial. On y découvre peu à peu les techniques d’entraînement, l’ambiance lourde du temps de Krouchtchev, la paranoïa permanente autour du moindre secret. L’illustration est sans grâce mais efficace, offrant quelques pages oniriques pleines d’émotion… Un reflet intéressant de cet épisode de la guerre froide.