Les lois Aubry sur les 35 heures, décriées par quatre-vingt pour cent des hommes sans qualification, appréciées par soixante-treize pour cent des femmes cadres, furent appliquées d’office à tous les salariés ; elles ont fait de la France un « pays Club-Méd » et l’ont placée au cinquante-neuvième rang mondial pour le nombre d’heures travaillées par an. Le rapport Ollier-Novelli, « enterré », en a fait un bilan négatif (chômage, fermeture d’entreprises, délocalisations) et le tout récent rapport Camdessus annonce que la France est « engagée dans un processus de décrochage » qui peut entraîner une « situation difficilement réversible ». Thierry Desjardins, grand reporter au « Figaro », continue à dénoncer ce qui ne va pas en France (Si j’avais défendu la France, N.B. nov. 2001) ; il reprend au jour le jour les événements qui ont précédé et suivi le 1er janvier 2001, début d’application des lois Aubry. Il s’appuie sur une dizaine de témoignages : situation catastrophique dans les hôpitaux, chez les commerçants et artisans, baisse de revenu chez les ouvriers, ascenseur social par le travail en panne… Un réquisitoire dense et chiffré, mais lisible. Une charge sans concessions contre cet « acquis social » controversé.
« Laissez-nous travailler ! » : la folie des 35 heures.
DESJARDINS Thierry