Dans la province de Québec, un manoir isolé abrite Lily, héritière d’une mine de sel, fille d’un contre-amiral d’ascendance irlandaise venu avec les Anglais à la fin du XVIIIe siècle et d’une femme étrange, dont l’origine reste obscure. Enrichi par l’exploitation minière plus que par ses exploits maritimes, l’Irlandais irascible a fasciné ses contemporains et terrorisé ses domestiques, tout en admirant le talent d’un sculpteur, Maître Anselme, qui travaille ensuite pour Lily. Celle-ci partage avec son père la passion du sel, qu’elle « prise » sans cesse, et se venge des trahisons anciennes. Ce faisant, elle sera autant victime que bourreau. Férue d’ésotérisme et de mystère, Martine Desjardins (Maleficium, NB septembre 2012) utilise ici la conquête du Canada français par les Anglais comme cadre historique d’un drame psychologique. Dans une folle démarche de « piété filiale », l’héroïne mettra dix ans à assouvir sa soif de vengeance. De nombreux retours en arrière, des scènes répétitives, le manque de crédibilité de l’intrigue nuisent à ce roman, au style châtié, d’une grande érudition. La présence de personnages fantasmagoriques peut séduire certains, mais l’ouvrage n’est pas vraiment convaincant.
L’Alliance de sel
DESJARDINS Martine