Le soir de l’incendie qui ravage son immeuble, Léo est hébergée par la propriétaire de l’Alpha, dans sa maison crasseuse accolée au cinéma. Très vite la femme lui propose de l’employer et de la rétribuer pour lire quelques grands classiques de la littérature. Un travail vain dont Léo soupçonne qu’il cache d’autres projets, peut-être en lien avec cette inquiétante demeure. Avec ce second roman, Nadia Bouzid offre une réflexion sur la manipulation et le contrôle dans une sorte de huis clos où chacune des deux femmes semble guetter sa proie. Les longues heures d’ennui sont motif à des descriptions détaillées de la décrépitude ambiante et de l’atmosphère délétère qui règne dans la maison. Chaque investigation, chaque interrogation ou rencontre ajoutent une pièce au puzzle malsain que, sortant enfin de sa passivité, l’héroïne reconstitue pas à pas, aidée par des personnages secondaires plus ou moins énigmatiques. L’écriture est sûre, jeune, dynamique. Un roman qui sent le soufre, tendu comme un arc vers son épilogue.
L’Alpha
BOUZID Nadia