L’amant noir

MONTETY Étienne de

1944. Dans un café de Saint-Ouen, le lieutenant Fleurus Duclair et un officier allemand déclament de la poésie à tour de rôle, en parfaite harmonie. Le reste du temps, Fleurus écrit ses mémoires dans une chambre d’hôtel miteuse où il retrouve son « amant noir », l’opium. Fils d’une famille aristocratique et militaire, Fleurus, après avoir embrassé la carrière des armes et reçu la Croix de Guerre en 1916, est parti travailler au Chiffre à Constantinople où il a mené une vie étourdissante avant de découvrir l’amour et… l’opium.   

Étienne de Montety (La route du salut, NB octobre 2013), directeur du Figaro littéraire, évoque dans ce roman l’angoisse d’un jeune homme fantasque face à une vie toute tracée. Les conventions familiales et la rigueur militaire lui pèsent. Il aime la littérature, la poésie, Pierre Loti, les Orientalistes. Il écrit, est publié, mais sans succès. Il s’attaque au scénario des Désenchantées. Mais un spleen baudelairien le gagne. Seul l’opium a le pouvoir de déjouer son affliction… pour mieux l’y entraîner. Un beau roman triste, servi par une grande culture et le classicisme d’un style qu’on ne rencontre plus guère. (A.M.et D.D.)