L’âme des horloges

1984 : Holly, quinze ans, fugue pour retrouver son copain, qu’elle trouve couché avec sa meilleure amie. Elle part au hasard, mais elle a des hallucinations et entend des voix. 1991 : barmaid en Suisse, elle rencontre des étudiants de Cambridge. L’un d’eux est enlevé par une secte d’Atemporels. 2004 : mariée avec un correspondant de guerre en Irak, elle a une fille. 2015 : son livre autobiographique est un best-seller. 2025, 2043 : elle traverse des moments difficiles, participant malgré elle à la lutte entre le Bien et le Mal, incarnés respectivement par les Horlogers et les Anachorètes.    Ce long roman de David Mitchell (Les mille automnes de Jacob de Zoet, NB avril 2012) enchevêtre de nombreux récits, Holly étant le fil rouge de ces histoires foisonnantes, bien dans la manière de l’auteur. Chaque chapitre est passionnant du point de vue « humain ». Mais quand les personnages aux identités multiples ont cinquante vies, s’exfiltrent de leur corps ou rentrent dans le cerveau de leurs ennemis, on suit difficilement, voire pas du tout ! On est en même temps séduit et agacé. Cependant l’imagination de l’auteur et son écriture riche et variée font pencher la balance en sa faveur. (D.C. et M.-C.A.)