L’ouvrage est le deuxième volet d’une trilogie entamée avec Le principe de l’incertitude (N.B. nov. 2002). Agustina Bessa-Luís continue d’être cette inlassable conteuse, s’abandonnant à d’incessantes digressions, mini-récits dans le récit, dépourvu quant à lui de tout ordre chronologique. L’héroïne est cette fois Alfreda. Fille d’un très riche industriel, elle a sans amour épousé Bahia, plus occupé de son école de musique que de sa femme. Le couple n’a pas d’enfants. Alfreda est habitée d’un unique désir : avoir une apparition de la Vierge, nécessairement riche, à son avis, et lui poser les questions qu’elle souhaite. Deux repris de justice, l’un son chauffeur, l’autre un prétendu accordeur de piano, tentent de l’y aider…
Au travers de tant de loufoquerie, l’auteure, ancienne journaliste engagée, féministe convaincue, dresse un constat sans merci des fondements de la société portugaise et de son évolution au cours des cinquante dernières années. Une lecture un peu difficile, mais une originalité d’esprit et de plume remarquable. Le roman a servi de scénario à un film d’Oliveira.