Les enfants d’un orphelinat et quelques adultes qui les élèvent ont survécu à la Grande Catastrophe survenue quinze ans plus tôt. L’îlot qui les abrite est ceint d’une paroi impénétrable en diamant expansé qui les protège des eaux corrosives qui ont submergé les terres et rendent toute vie impossible ailleurs. Un étrange oiseau albinos attire l’attention des plus âgés des orphelins sur des signes apparus sur le verre. Ce sont des mots écrits de l’extérieur, visibles à l’envers. Laurent et Maurine partent en quête de l’auteur et du sens des messages. Jean Claude Bologne, écrivain belge, passe au roman post-apocalyptique, après les genres historique et policier (L’ange des larmes, NB juillet 2010), et de nombreux essais savants. D’une grande richesse fictionnelle, foisonnante, parfois déroutante, l’aventure initiatique et baroque de Laurent et Maurine balaie de nombreux thèmes. La transmission et le passage du pouvoir entre générations prend des couleurs dramatiques, quasi médiévales : codes à déchiffrer, filiations secrètes, assassinats à huis clos. Les « éducateurs » à la tête de la communauté paieront pour avoir fait table rase de tout ce qui relève de l’ancien monde et tenté d’empêcher les enfants d’accéder à la connaissance, à la lecture. Une fable inclassable, aux résonances philosophiques. (T.R. et M.D.)
L’âme du corbeau blanc
BOLOGNE Jean Claude