Alix, 16 ans, vit avec ses parents dans une grande propriété. Elle n’apprécie pas la froideur de sa chambre et lorsqu’un jour une main ensanglantée apparaît sur sa partition de violoncelle, c’est la panique. Alix se sent d’autant plus seule que son père chirurgien souvent en déplacement et sa mère distante accordent peu d’attention aux craintes de leur fille. Les révélations de Solange, la cuisinière, sur la disparition mystérieuse dans le passé d’une jeune fille de son âge, poussent Alix à rechercher de l’aide auprès de Samy, un jeune serveur de bar.
Comme le suggère la couverture, l’intrigue de ce court roman a pour cadre un manoir hanté par de sombres souvenirs et la grille de clôture illustre de manière significative l’isolement vécu par l’héroïne. Dans une surenchère de phrases glauques, l’auteur crée un climat pesant, angoissant, une ambiance « grandguignolesque » : le sang dégouline et des ectoplasmes vaseux courent dans la maison, au souffle rauque d’un fantôme hypothétique. Le manque de compréhension des parents à l’égard de leur fille et leur attitude hautaine n’arrangent rien. Troublante est aussi la relation qui naît entre Alix et Samy qui appartiennent à deux milieux sensiblement différents.