Il a vécu avec Carole un seul été de passion, mais il n’a pas oublié. Vingt ans plus tard, il s’installe en solitaire dans une maison accrochée à la falaise de la calanque d’Enriou, un amer qu’ils avaient aimé, pour se consacrer à l’écriture. De son poste de vigie, il observe ceux qui fréquentent « sa » calanque, les étudie, leur invente parfois une histoire : un couple de retraités communistes, les invités extravagants du yacht du milliardaire russe ou Julia, splendide mousse – n’est-ce pas Carole ? – avec laquelle il rêve d’entretenir une idylle. Notre « Robinson » trouvera-t-il sa vérité ? Comme dans La Belle Mauve (NB avril 2010) Teodoro Gilabert aime donner des couleurs à ses titres. Il décrit avec humour cette retraite dans un lieu exceptionnel, ne cachant rien des doutes de l’écrivain – surtout s’il est professeur ! – et des journées de solitude. Il montre la curiosité jubilatoire de son héros dans le rôle du voyeur qui se laisse aller à ses fantasmes. Si le style est léger et le ton souvent drôle, le propos est bien mince.
L’amer orange
GILABERT Teodoro