Ruth est née en République Dominicaine où ses parents, juifs autrichiens fuyant le nazisme, sont devenus exploitants agricoles. En 1961, son père meurt et elle part étudier le journalisme à New York. Chaleureusement accueillie par sa tante Myriam, elle adore son petit cousin Nathan et cultive l’amitié d’Arturo : son exil s’en trouve adouci. Alternant études et stages, elle refuse un mariage arrangé, fréquente Christopher, photographe, qui meurt trop tôt. De multiples événements, politiques, personnels et internationaux, la contraignent à une existence en zigzag…
Catherine Bardon propose une suite aux Déracinés (HdN avril 2018). Très documenté, fourmillant de personnages, le roman évoque aussi une histoire américaine de première importance : assassinat de Kennedy, marche pour les droits civiques, manifestations contre la guerre au Vietnam, invasion américaine à Saint-Domingue… Elle brosse également le portrait d’une jeune femme courageuse qui, après une merveilleuse enfance, est, à l’âge adulte, écartelée entre trois cultures. Riche mais touffu, parfois trop détaillé, ce récit solide peut séduire aussi par son côté très romanesque et le charme de son héroïne : il aura sûrement une suite… (S.La. et M.-C.A.)