En ravageant la Nouvelle-Orléans, l’ouragan Katrina a rendu évidente aux yeux de l’Amérique une pauvreté que le credo de réussite individuelle l’avait incitée à nier. En réalité, le schéma idéalisé de la démocratie américaine génère depuis toujours des laissés-pour-compte.
Partant de ce constat, et articulant avec soin l’étude historique et sociale, l’auteur analyse la façon dont les Américains n’ont pas voulu percevoir la pauvreté jusqu’à ce jour. Plus « esthétique » aux yeux des artistes que la richesse dans les années 30, elle fut aussi considérée comme un état plus ou moins voulu par ceux qui en étaient victimes, les pauvres étant coupables de s’enferrer dans leur état. Par ailleurs, les fondements ultra-moralistes de la société ont freiné en permanence l’idée d’une assistance efficace initiée par l’État. Le pauvre américain est toujours étiqueté « bon » ou « mauvais », et le soutien vient essentiellement d’une aide associative profondément marquée de critères moraux. Dans une écriture fluide, l’analyse est passionnante à lire, nourrie d’exemples choisis tout au long de l’histoire américaine. Pour grands ados.