Le peintre Ivor Woodall meurt au Cap à quarante-deux ans. Une exposition de ses oeuvres est organisée, ses élèves y sont conviés. Sur l’affiche, un portrait de Françoise, jeune fille noire, modèle dans son atelier. Elle et sa petite soeur, rwandaises, ont fui le génocide des Tutsis par les Hutus et survivent en faisant de petits boulots. Timothy, libraire, est amoureux de Françoise. Stella, journaliste dans un magazine, a connu Ivor, petite, lors de vacances qu’elle passait en Grèce avec sa mère peintre. Mère et fille sont tombées amoureuses du jeune homme. Le décor est posé. Ces personnages, et d’autres encore, se retrouvent pour des motivations différentes aux cours de peinture. Rosamund Haden (L’Église des pas perdus, NB juin 2006) entremêle leurs histoires, et distille petit à petit leurs secrets tenant en haleine jusqu’à la fin. Tous, tels des marionnettes désorientées, sont désespérément à la recherche de sexe et de défonce pour les uns, d’un amour flou qui s’évapore comme « Le goût des fraises » – air de Miriam Makeba, la grande chanteuse sud-africaine – pour les autres. L’évocation de la guerre fratricide du Rwanda est intéressante et émouvante mais trop brève. On reste sur une impression décevante. (A.M. et M.-N.P.)
L’amour a le goût des fraises
HADEN Rosamund