Chef, la cinquantaine, photographe plus ou moins reconnu, rejeté par les siens, est un alcoolique si profond qu’il en a perdu une partie de sa mémoire. Après un énième coma éthylique, il trouve au fond de son portefeuille la photo d’une jeune femme, qui provoque en lui un choc. Mais qui est-elle ? Dans sa recherche, il finit par aboutir dans un bar-club abandonné où il déniche une boîte contenant les négatifs de superbes clichés très anciens. Il décide de se les approprier pour en faire une exposition, et de filmer l’histoire de cette arnaque. Des souvenirs vont refaire surface, avec brutalité. On peut se demander si ce récit tiré par les cheveux ne provient pas d’une expérience personnelle. Chefdeville (Je me voyais déjà, NB Avril 2012) décrit, dans un style alerte et humoristique, les méandres du cerveau abîmé du héros aussi bien que les courbes des femmes qu’il rencontre. Sur fond de soûleries, les nombreuses références à la photographie, la chanson, le cinéma, sont aussi accompagnées de jeux de mots parfois faciles. Quelques personnages caricaturaux viennent accentuer le décalage entre l’intérêt de l’intrigue, originale, et le ton – qui se veut malin – utilisé pour la raconter. (P.B. et A.Le.)
L’amour en super 8
CHEFDEVILLE