L’Amour sans visage Suivi de Les Lettres du père

WAYSBORD Hélène

L’auteur, septuagénaire à la brillante réussite professionnelle, laisse surgir ce qu’elle a longtemps enfoui au plus profond d’elle-même. Un certain jour d’octobre 1942, Hélène est emmenée, à la sortie de l’école, dans un village de Mayenne, par des amis de ses parents « partis en voyage ». Elle ne les reverra jamais. Quelques lettres du père, en fin d’ouvrage, racontent leur tragique destin dans les camps nazis. Comme une digue qui se rompt, elle déverse le trop-plein d’une vie bouleversée par cette tragédie. Son écriture vigoureuse, par petites touches hachées dans de courts paragraphes, mêle et ressasse en un tourbillon maîtrisé sa vie d’avant et celle d’après. Sa petite enfance à Argenteuil dans le foyer d’émigrés juifs polonais, son séjour heureux dans le Café de la Gare de ses parents adoptifs, ses retrouvailles avec un oncle, ses amours, sa dépression tardive, sa connaissance des lettres classiques, sa collaboration avec François Mitterrand dont elle esquisse un portrait subtil, sa psychanalyse libératrice résonnent comme une émouvante mélopée.