Une fillette, la narratrice, raconte son quotidien heureux dans un village au-dessus de Nice. Sa famille projette de passer l’été sur l’île de Lampedusa, un minuscule caillou en haute mer. La disparition brutale du père brise les rêves de la mère et de sa fille. Elles quittent le village pour s’installer à Nice dans une cité au bord du Paillon. Immédiatement l’héroïne trouve tout détestable. Les liens qu’elle tisse avec une voisine très âgée et une petite fille noire qui vient de Djibouti l’aident beaucoup à surmonter son chagrin, sa colère, son égoïsme et à devenir « grande »…
Le fil conducteur de ce roman en trois parties est Lampedusa. Cette île de sable blanc fait rêver les vacanciers mais également ceux qui doivent fuir leur pays et qui n’hésitent pas à embarquer sur des « rafiots », comme la famille djiboutienne ou les jeunes Tunisiens après la révolution du Jasmin. La narration fait alterner les évènements de la vie de la fillette, des considérations générales sur la vie d’autrefois et des critiques sur le monde d’aujourd’hui. Présenté en courts chapitres, le récit des destins croisés des personnages malmenés est sensible et de qualité. La densité du texte, son érudition et ses descriptions minutieuses peuvent rebuter. Au final c’est la vie qui l’emporte. Pour bons lecteurs.