L’an prochain à Grenade

CORTANZE Gérard de

Au XIe siècle, l’émir de Grenade a comme grand vizir et collecteur des impôts un Juif érudit dont la fille Gâlâh est amoureuse d’Halim, jeune poète arabe. Dans cette ville coexistent juifs, musulmans et chrétiens, jusqu’à l’arrivée d’un agitateur, Iblis, qui tourne la colère du peuple surtaxé vers les Juifs : ceux-ci sont massacrés le 31 décembre 1066. Les deux amoureux s’enfuient, mais Gâlâh porte sur elle une « khomsa » qui lui donne la vie éternelle. Elle assiste alors aux massacres des Juifs à travers le monde et le temps, jusqu’à ce qu’un jour de 2012 à Paris… L’idylle amoureuse entre les deux héros adoucit cette histoire de la persécution des Juifs durant les dix derniers siècles. Alternant poésie et rapports factuels macabres, l’auteur (Frida Kahlo : la beauté terrible, NB novembre 2011) s’attarde avec délice dans les villes musulmanes d’Europe jusqu’à la fin du XVe siècle. Il rappelle l’étonnante tolérance de la Turquie après la chute de l’empire chrétien, la cohésion de la communauté juive d’Amsterdam avant la montée du nazisme, l’exemplaire harmonie entre les cultes à Sarajevo en 1992. Il essaie de comprendre pourquoi se répète le cycle des tueries et des destructions de chefs-d’oeuvre de la culture de l’humanité. Et jusqu’à quand ?