L’an prochain à Tbilissi

L’exil devient l’unique alternative quand l’espoir d’une vie meilleure n’est plus permis. Des femmes et quelques hommes ont choisi de quitter leurs pays après l’éclatement de l’URSS pour l’Amérique. L’Eldorado rêvé se révèle bien différent de ce qu’ils ont imaginés. Dame de compagnie ignorée, en mal de reconnaissance, mère exilée qui culpabilise d’avoir laissé son fils au pays, femme bafouée par un mari bigame qui renonce à son confort pour émigrer, épouse fidèle qui retourne au pays et s’y sent aussi comme une étrangère. Tiraillés entre un présent décevant et un passé qui leur colle à la peau, ils acceptent un sort qui ressemble à celui qu’ils fuyaient et éprouvent une immense solitude et une certaine culpabilité malgré leurs efforts pour être acceptés et aimés. Ces huit nouvelles ont la rugosité de la réalité. Ces fragments de vie livrés tels quels sans jugement ni parti pris par un auteur d’origine ukrainienne marquent par leur sobriété, retiennent l’attention, mais ne suscitent aucune émotion.