L’entrée en scène de Sir William, grand commerçant de « bois d’ébène » au XVIIIe siècle et fieffé coquin en proie à une révolte d’esclaves, déroute : pourquoi ces aventures africaines, cette débauche de cruautés ? Ellen n’apparaît qu’à la page 32 et on comprend qu’elle est prisonnière d’un homme dont l’aïeul lointain était membre de la tribu anéantie par ce trafiquant. En tant que descendante de Sir William, elle doit payer et subir la malédiction promise : l’extinction totale de la lignée de l’aventurier. Enfermée, considérée comme coupable, comment va-t-elle se sortir de ce piège?
Quel épisode ! Même s’il s’éloigne de la trame actuelle des destins successifs d’Ellen, il offre une belle ouverture sur le passé par une intrusion violente dans le monde de l’esclavage et d’une Afrique étrangère. Le graphisme de Béhé, passant du clair aux sombres intenses sait exprimer les contrastes sur de larges vignettes aérées : soit pleines de vie et de paix, soit cruelles et angoissantes. Un joli suspense s’annonce pour le tome suivant. Une belle construction qui entretient l’attente.