L’ange des larmes

BOLOGNE Jean Claude

Par quoi commencer ? Par ce Paris de 1873 – deux ans après la Commune – où Henri de Bourbon rentre d’exil pour réclamer son trône ? Par la poignée d’octogénaires royalistes venus le soutenir ? Par Pierre, jeune noble en rupture familiale, qui, en dérobant à son oncle le couteau de Ravaillac, s’inscrit dans l’antique prophétie « celui qui use du glaive périra par le glaive » ? Hantent alors sa vie et ses rêves Téragon et Cassiel, l’archonte des ténèbres et l’archange des larmes, qui, depuis plus de vingt siècles, s’affrontent autour du couteau du régicide.

 

Sur une trame historique, Jean-Claude Bologne, philologue et iconologue, lecteur de Baudelaire, greffe des « correspondances » entre philosophie, métaphysique et politique qui confèrent au livre sa singularité et son statut d’ouvrage inclassable et baroque : le combat entre le bien et le mal (cf. L’Homme-Fougère, NB mars 2004), la conscience, la prédestination humaine et le (mauvais) pari de l’ange sur l’homme; si la construction est solide et bien documentée, le discours chantourné où abondent les périphrases est parfois déroutant. On sort de là tout étourdi de mots, plus lassé que comblé, désolé que le ravissement premier devant tant de verbe s’assombrisse sous le poids de trop de caractères. Et pourtant…