Une famille d’industriels vosgiens en faillite. La mère, bigote essoufflée, ne contrôle plus rien. Le fils, surdoué mal-aimé et dangereux cinglé, porte son surnom de Babar comme une croix. La fille, Marie, a reçu le sien en commençant très jeune à échanger ses charmes contre des hamburgers. Mais la rumeur prétend qu’elle vient de ressusciter un chat et qu’elle serait ipso facto la réincarnation de Marie-Madeleine. Un type assez louche veut la prendre sous son aile, car c’est une « sainte » qui peut rapporter gros. Un « ange étrange » vient alors mettre ses grands pieds dans le plat…
L’histoire est de bout en bout un défi au bon sens, et c’est ce qui fait son charme. Si chaotique qu’elle puisse paraître, son fil ne se perd jamais. L’auteur (L’ombre des voyageuses, NB août-septembre 2006) excelle à décrire l’indescriptible avec un vocabulaire extrêmement riche. La langue des très nombreux dialogues est plus que verte. Et rien n’est simple : derrière l’arnaque qui s’annonçait banale se cachent des secrets inavouables… Des longueurs parfois, mais surtout un élan et une faconde qui entraînent dans un tourbillon déjanté et tiennent en haleine.