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Anna Moï, née au Vietnam, a quitté son pays avant la guerre et vécu en exil avant son retour en 1992. Elle constate alors qu’elle est « autre » : expatriée pour certains, écrivain francophone pour les Français. Cette perte d’identité obsédante la pousse à rechercher, pour sa famille dispersée, des points d’ancrage en France ou au Vietnam. Pendant l’année 2007-2008, au rythme effréné de voyages dans le monde entier, elle se met en quête d’elle même et écrit son journal, alternance de visions colorées, de réflexions personnelles, de jugements politiques et de rencontres littéraires. Dans cette grande course à travers les océans et les continents, elle fait de temps en temps demi-tour pour retrouver Saigon, faisant découvrir son pays, la pauvreté du peuple, la spéculation immobilière et les nouveaux riches, les épreuves de la guerre et toujours, en miroir, la vie d’autrefois. Toujours présent aussi ce besoin de retrouver des racines, qu’elle exprime dans une écriture parfois amère, plus recherchée et peut-être plus difficile que celle de Rapaces (N.B. août-sept. 2005). « Stabilisée dans une maison et un pays, je n’aurais peut-être pas écrit » dit-elle. C’eut été dommage.