Années soixante-dix. Pensionnaire depuis l’âge de sept ans dans un internat, au pied des Pyrénées, Léonore, quatorze ans, contrainte à cette vie par des parents peu aimants, en connaît les codes et les usages par coeur. Alors qu’elle n’attend rien de la nouvelle année scolaire, elle découvre une nouvelle venue, Attali, solitaire et indifférente, dont le passé énigmatique et la beauté l’attirent. Elle en devient aussitôt éperdument amoureuse mais Attali l’ignore. C’est alors qu’une petite Portugaise, tendre et un peu perdue dans cet environnement hostile, devient la tête de turc des élèves… Isabelle Lortholary (Chanson pour septembre, NB mai 2014) situe son histoire dans un pensionnat qui semble tout droit sorti de la fin du dix-neuvième siècle. Dans ce monde sans homme les fantasmes et les désirs sont exacerbés et les filles s’étiolent dans « une enfance sénile » où l’ennui fait naître passion à sens unique, rancoeur et méchanceté. La romancière décrit avec empathie la solitude, les émois et les troubles d’adolescentes qui sont toutes victimes. L’écriture restitue avec précision et densité les émotions les plus complexes, mais la dureté de la jeune narratrice finit par être pesante. (C.R.-G. et M.-C.A.)
L’année pensionnaire
LORTHOLARY Isabelle