Une jeune femme brune s’endort enivrée par le pavot qui caresse son visage. Elle tombe de sommeil comme dans un puits sans fond, celui qui, par-delà l’oubli, la ramène à l’enfance ; elle se souvient d’un anniversaire particulier où, pour s’être perdue dans la forêt, elle a rencontré l’amie dont elle rêvait. Mais la Reine de la nuit chez qui la blonde fillette est prisonnière permettra-telle aux deux enfants de se retrouver ?
Un souvenir, un rêve, on ne sait trop tant se mêlent dans ce récit de réminiscences de contes et d’émotions vécues. L’histoire contée en page de gauche, simple et pudique, dit l’évidence de l’amitié et la force morale qu’elle insuffle. L’illustration emprunte au surréalisme pour créer un climat onirique un peu suranné, d’une grande beauté. Les personnages sont comme immobilisés dans l’instant ou dans l’éternité, dans des cadrages audacieux ou perdus dans un décor floral hors échelle. Les regards sont pensifs, insaisissables comme ailleurs ou nostalgiques d’un ailleurs oublié. Une signature plastique originale. Un album édité précédemment, en 2013 chez Autrement jeunesse. (C.B.)