Hectorine, cent trois ans, bon pied bon oeil, vit Ă Paris avec son chat dans un immeuble du Marais. IntriguĂ©e par la venue dâune nouvelle propriĂ©taire, une trentenaire, parente de la prĂ©cĂ©dente occupante quâelle connaissait, elle lui Ă©crit une lettre de bienvenue. De fil en aiguille, sans jamais se rencontrer, mais par lettres interposĂ©es, les deux voisines tissent des liens forts qui vont les mener Ă des rĂ©vĂ©lations surprenantes.  Quel bonheur de lire un roman Ă©pistolaire, genre trop passĂ© de mode Ă lâheure des textos et qui fonctionne bien sous la plume de Florence Herrlemann ! Certes, on peut opposer quelques rĂ©serves Ă cette histoire semĂ©e de coĂŻncidences et dâinvraisemblances et tissĂ©e dâune trame rebattue : encore un passĂ© marquĂ© par les camps de concentration. Mais quelle verdeur et comment ont-elles pu sâĂ©viter pendant neuf mois ? La figure chaleureuse et dĂ©complexĂ©e de la vieille dame, le portrait juste de son interlocutrice en grand manque de confiance en soi emportent largement lâadhĂ©sion. On ne peut que sâattacher Ă ce couple drĂŽlement assorti, autour duquel plane un mystĂšre troublant, mais que la tendresse grandissante rĂ©ciproque va illuminer. Une Ă©criture vive et sans apprĂȘt enveloppe le tout. (L.K. et A.-M.G.)
L’appartement du dessous
HERRLEMANN Florence