JoĂ«lle accueille des amis dans sa maison du Gers oĂč elle semble mener une vie tranquille. On la retrouve quelques jours aprĂšs au siĂšge du CICR Ă GenĂšve, juste avant de partir en mission humanitaire en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo. ArrivĂ©e sur place, elle est confrontĂ©e Ă la violence, aux dĂ©placements de personnes, Ă la maladie et la peur. Un soir, Ă lâinvitation dâun jeune intervenant dans le milieu humanitaire, elle raconte son parcours depuis Beyrouth en 1975 avec MSF.
Ce tĂ©moignage Ă travers l’Ă©vocation des crises et des guerres du demi-siĂšcle dernier (Liban, Congo, HaĂŻti, AfghanistanâŠ) permet de comprendre comment, un peu par hasard au dĂ©but, on peut se retrouver Ă consacrer tout une vie au service de ceux qui souffrent. Au-delĂ des situations violentes et parfois trĂšs pĂ©rilleuses, on dĂ©couvre Ă la fois la complexitĂ© des motivations et lâimpossibilitĂ©, aprĂšs des expĂ©riences aussi fortes, de retourner Ă une vie « normale », le tout avec Ă©motion et honnĂȘtetĂ©.
Le rĂ©cit dâune vie aussi remplie ne comprend Ă©videmment pas de temps morts. Il dĂ©crit sans jugement, restant en cela calĂ© sur la ligne de conduite des humanitaires que rappelle Rony Brauman dans une prĂ©face forte.
Le dessin majoritairement en noir et blanc avec des teintes sĂ©pia est rehaussĂ© subtilement dâorange et de rouge, rappelant Ă la fois la chevelure rousse de JoĂ«lle et le sang qui coule, et surtout les signes dâespoir que reprĂ©sentent des croix rouges ou le sigle MSF.
(XB)