Une jeune Chinoise se souvient de l’année de ses 6 ans. Cette année-là, ses parents ont dû la confier à une parente qu’elle appelle tata. Dotée de beaucoup d’humour, la vieille dame au sourire si doux transmet à l’enfant des bribes de sa vie, des joies et peines qui l’ont émaillée, des transgressions qu’elle a osées, mais aussi d’un amour secret dont elle retrouve l’évocation au pied d’un sophora. Quand l’arbre disparaît du paysage urbain, tata choisit de quitter la vie terrestre.
À travers les photos de jeunesse, mais aussi les marchés typiques, jusqu’à l’implantation d’une supérette, on assiste à l’évolution de la Chine. Les cicatrices du tronc de l’arbre mythique rappellent le temps passé comme les rides incrustées sur le visage de l’aïeule. Le massacre des arbres évoque-t-il celui que les Japonais ont perpétré dans la ville de Nankin, longtemps capitale? Zaü donne à son illustration une forte charge émotionnelle. Les pages de garde sur fond mauve évoquant le crépuscule laissent s’épanouir en majesté un sophora. (M.-C.D.)