Jewell est inquiète en ne trouvant plus sa mère Grace à la maison. Celle-ci a été internée en hôpital psychiatrique. L’aînée des enfants se doit alors de compenser l’absence maternelle, et de veiller sur sa jeune soeur Esther, en la protégeant surtout d’un père malfaisant. Cet homme, qui donne l’apparence de la courtoisie en public, est un pervers violent qui insulte et maltraite quotidiennement Jewell et sa mère. Chacune va trouver la force d’une échappatoire à une situation toujours plus angoissante. Dans un huis clos qui laisse une impression de malaise, l’auteur aborde un sujet terrible, qu’il a lui-même vécu, celui de la violence familiale physique et morale. Elle touche ici un milieu plutôt favorisé, nullement épargné par ce fléau. Au contraire, par honte ou peur des représailles, la souffrance est tue par les victimes. On passe alternativement de l’incarcération psychiatrique, qui conduit à la folie ou au suicide, à l’enfermement angoissant dans une maison qui n’offre pas la sécurité. Des relents de racisme et d’antisémitisme ponctuent ce récit poignant et bouleversant. (M.-C.D. et M.-J.C.)
L’arbre et le fruit
CHABAS Jean-François