Australie,1901. Stella, vingt ans, est l’aînée indocile d’une famille nombreuse vivant dans le bush sous la houlette de Mother, stricte et autoritaire, et de Pa, charmant et compréhensif mais fermier peu efficace, porté sur la bouteille et allant de faillite en faillite. Elle se lance dans l’écriture d’un roman inspiré de son univers familial et de son entourage, finalement publié par un éditeur écossais. Son succès la rend célèbre mais fait scandale dans sa petite ville. Après un séjour passionnant à Sydney, elle ne pense plus qu’à écrire mais sa pauvreté et sa condition de femme l’en empêchent. Réfractaire au mariage, elle s’embarque sur un paquebot vers l’Amérique…
Alexandra Lapierre (Belle Green, Les Notes mars 2021) a le don pour dénicher des héroïnes méconnues pour la vie desquelles elle se passionne. Formidable conteuse elle nous fait revivre la vie âpre et dure en Australie au début du XXe siècle. Une vie étriquée et harassante pour les femmes peu fortunées destinées au mariage, à la maternité et aux tâches ménagères. On suit le parcours étonnant de cette femme résiliente, éprise de liberté, humaine dans ses contradictions. Son refus du mariage malgré ses nombreux soupirants, sa mésentente avec une mère admirable de force de caractère mais peu affectueuse, ses nombreux pseudonymes et sa peur de la célébrité en font une femme moderne et indépendante. Conté d’une plume limpide, ce roman biographique plaide pour les droits des femmes et décrit bien l’époque. Fondé sur une abondante documentation, il s’agrémente d’une vingtaine de pages de photos rendant bien réels les personnages. Une très intéressante découverte. (V.A., C.R.P. et M.-N.P.)