LaRose

ERDRICH Louise

Automne 1999. Un coup de fusil claque dans un bosquet à la frontière d’une réserve du Dakota du Nord. Le chasseur pense avoir tué le cerf qu’il traque depuis des mois, mais c’est le jeune fils de son voisin qui s’écroule. Cinq ans, le même âge que LaRose, son propre fils, et le copain de la victime ! A titre de réparation, suivant les coutumes tribales de justice, le petit garçon est donné à la famille en deuil.  Partant de cet épisode sinistre, l’Amérindienne Louise Erdrich explore à nouveau les traditions en usage dans ces réserves qu’elle connaît et conte si bien (Dans le silence du vent, NB octobre 2013). La mission du petit LaRose pris entre ses deux familles est tout sauf anecdotique. Les pieds bien sur terre, il semble néanmoins avoir le pouvoir de dépasser les limites entre la vie et la mort, héritage de ses aïeules Ojibwé dont les histoires parsèment le récit plus ou moins opportunément. De nombreux personnages bien typés, un prêtre catholique ancien Marine débonnaire, un drogué alcoolique, les enfants des deux familles à cheval entre deux cultures aussi familières l’une que l’autre, donnent un ancrage à ce roman beau et sensible mais qui se mérite. (C.-M.T. et S.L.)