L’arpenteuse

MESTRE Isabelle

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La mort de sa mère a bloqué le développement affectif de Marguerite adolescente. Elle a fui sa famille anéantie et toute émotion personnelle. Elle s’est mise à vivre hors d’elle-même, sujette à des vides, des « blancs », lorsqu’elle est conviée à un partage de sentiments trop intimes. Seul s’épanouit en elle le plaisir des sensations. Ainsi parcourt-elle avec un bonheur intense les quartiers de Paris. Ainsi prend-elle Vincent pour amant, attirée par la beauté de ce corps d’homme, sans conscience de commettre une infidélité à l’égard d’Auguste, son époux. Elle perd l’enfant de sa liaison, l’amour de son mari, et élève seule, avec sérieux et courage, leur fils Paul.

 

Un premier roman remarquable par sa maturité. À la maîtrise du style, volontairement simple et sobre, se mêle la subtilité de l’analyse du comportement de Marguerite et de son entourage. Observant une distance objective avec son héroïne, tout en la saisissant de l’intérieur, relevant ses contradictions (présence/absence, impulsions/passivité), l’auteure respecte ce personnage apparemment ordinaire, solitaire, parce que blessé par le destin.