Jadis puissance économique mondiale, la Chine s’est étiolée dans les années 1800 avant de remonter la pente sans gloriole et de (re)devenir aujourd’hui un insolent mastodonte polyvalent. Son mépris a crû avec ses atouts et ses réussites face aux crises des autres civilisations. À l’instar des Jeux Olympiques de Pékin – organisation sans faille et médailles d’or en nombre – rien n’arrête son succès contre l’Occident, en particulier les États-Unis, et surtout dans les pays émergents : Afrique, Amérique latine. Au marché et à la démocratie, la Chine oppose un hyper capitalisme économique et un autoritarisme politique, « l’illibéralisme ». Pourtant des dangers subsistent après ces « Trente Glorieuses » : population vieillissante, puissance financière excessive, consommation intérieure étriquée, manque de créativité.
Le journaliste et écrivain économiste Erik Izraelewicz analyse cette résurrection, son extension progressive aux domaines les plus variés. Statistiques, bilans jalonnent son essai sur l’ahurissante réalité d’un État qui rattrape ses concurrents à une incroyable vitesse, les obligeant à être modestes. Si la démonstration est parfois simplificatrice, elle est d’une grande clarté et se lit avec facilité, tant dans ses éléments positifs que dans l’énumération de ses points faibles potentiels. Sans se limiter à une vulgarisation, elle explique de façon limpide l’opposition chinoise aux concepts libéraux occidentaux.