Lâart : la briĂšvetĂ© du titre annonce la gĂ©nĂ©ralitĂ© du propos et lâampleur du programme 31000 ans avant J.C. avec la peinture rupestre Ă 2002 avec une oeuvre acrylique inspirĂ©e des mangas de lâartiste japonais Takashi Murakami. La chronologie de lâouvrage fixe des dates charniĂšres correspondant Ă des Ă©volutions capitales dans lâhistoire de lâart : perspective, idĂ©al de beautĂ©, invention de la photographie ou de la peinture en tube… Chaque date ouvre sur une pĂ©riode plus ou moins longue, en mettant lâaccent sur une oeuvre, un artiste, un genre, un rĂŽle (mĂ©cĂšne, modĂšleâŠ), une technique et un « Pourquoi » qui interroge sur la fonction de lâart. Chacun de ces termes correspond Ă une couleur, selon le principe de la collection qui doit permettre des entrĂ©es diffĂ©rentes.
Â
Lâouvrage regorge de qualitĂ©s, passionnant dans son Ă©tude des Ă©tapes, avec des accroches inĂ©dites parlantes mais qui perturbent les repĂ©rages. « De la couleur transportable » est un titre efficace : le mot impressionnisme, lui, nâapparaĂźtra que dans le corps du texte. Lâintelligence des propos se heurte au canevas contraignant de la collection et au parti pris dâintervenir sur les oeuvres reproduites : personnages qui sortent du tableau, Ă©lĂ©ments dĂ©tourĂ©s, superpositions. Sans chercher Ă trouver une logique entre les indices de couleur qui risque de faire perdre pied, mieux vaut se laisser porter, au fil des siĂšcles, par la fantastique histoire de lâart qui est aussi, rappelle lâauteur, lâhistoire de lâhumanitĂ©.