L’art

LARROCHE Caroline

L’art : la brièveté du titre annonce la généralité du propos et l’ampleur du programme 31000 ans avant J.C. avec la peinture rupestre à 2002 avec une oeuvre acrylique inspirée des mangas de l’artiste japonais Takashi Murakami. La chronologie de l’ouvrage fixe des dates charnières correspondant à des évolutions capitales dans l’histoire de l’art : perspective, idéal de beauté, invention de la photographie ou de la peinture en tube… Chaque date ouvre sur une période plus ou moins longue, en mettant l’accent sur une oeuvre, un artiste, un genre, un rôle (mécène, modèle…), une technique et un « Pourquoi » qui interroge sur la fonction de l’art. Chacun de ces termes correspond à une couleur, selon le principe de la collection qui doit permettre des entrées différentes.

 

L’ouvrage regorge de qualités, passionnant dans son étude des étapes, avec des accroches inédites parlantes mais qui perturbent les repérages. « De la couleur transportable » est un titre efficace : le mot impressionnisme, lui, n’apparaîtra que dans le corps du  texte. L’intelligence des propos se heurte au canevas contraignant de la collection et au parti pris d’intervenir sur les oeuvres reproduites : personnages qui sortent du tableau, éléments détourés, superpositions. Sans chercher à trouver une logique entre les indices de couleur qui risque de faire perdre pied, mieux vaut se laisser porter, au fil des siècles, par la fantastique histoire de l’art qui est aussi, rappelle l’auteur, l’histoire de l’humanité.