L’art de la joie.

SAPIENZA Goliarda

Née en 1900 en Sicile, Modesta voit son enfance s’achever vers dix ans par un inceste. Recueillie par des religieuses, elle se fait apprécier par la mère supérieure qui la recommande à sa riche famille. Toujours pragmatique, elle contracte un mariage blanc avec le fils mongolien de ses hôtes, accède au titre de “princesse” et gère de main de maître les biens familiaux. L’arrivée du fascisme la voit dans l’opposition, très proche du parti socialiste, ce qui la mène en prison puis en relégation. Femme éminemment libre d’esprit et de corps, elle mène sa vie sans souci des conventions, féministe et révolutionnaire dans l’âme, induisant auprès de ses nombreux proches la même philosophie. La fin de la guerre la libère, elle devient libraire et continue sa vie avec un nouvel amour.

 

Ce livre trace un portrait d’héroïne très en avance sur son temps, adepte convaincue de la culture, de la liberté et de la sensualité. Les formes narratives s’enchaînent, dialogues ou vagabondages oniriques, mêlant psychologie, fresque sociale et arrière-plan politique. Ce gros roman nécessite un bel appétit.