Dans les années soixante au Danemark, un couple tient une épicerie dans un village. Leur fils de onze ans, le narrateur, est au comble de la joie : un téléviseur vient de prendre place dans le salon. Les comptes ne sont pourtant pas florissants car la clientèle s’approvisionne de plus en plus à la supérette voisine. Curieusement, les affaires reprennent après chaque enterrement : le père prononce des éloges funèbres si poignants que les gens reviennent pour un temps dans la boutique. Les morts sont donc salutaires ? Et la grande soeur, acceptera-t-elle encore longtemps de dormir avec le père lorsqu’il n’a plus le moral ? Les questions affluent dans la tête du petit garçon qui s’imagine pouvoir maintenir à lui seul l’équilibre familial.
Les codes des adultes échappent à l’enfant et sa naïveté donne lieu à des passages drôles ou tendres, dans une langue simple et vive, celle de son âge. Sous le tour ubuesque que prend l’histoire, se dessinent avec mordant les travers, les mensonges et la mesquinerie d’une communauté villageoise à l’esprit fortement étriqué.