L’Art de porter l’imperméable

Une brève rencontre dans une réunion mondaine, un divorce annoncé amorcent ce nouveau recueil de Sergi Pàmies (Chansons d’amour et de pluie, NB mai 2014). Auteur et narrateur, il évoque ses faiblesses avec un humour léger et sans complaisance : panique démesurée lors d’événements dramatiques, incapacité à rendre ses proches heureux et sentiment de son insignifiance. Il évoque ses parents, communistes antifranquistes, avec tendresse, admiration et lucidité. Sa mère admirait tant Jorge Semprun qu’il s’est cru longtemps son fils caché, avant de se rapprocher de son véritable père. Il note au passage, avec un sourire, le prestige de l’imperméable, adopté par les hommes importants : dictateurs (!), militants, acteurs séduisants, et il s’en est acheté un ! Une certaine mélancolie naît des retours en arrière et de sa propre fragilité au travers de quatorze textes assez courts – le plus long est remarquable. Cet excellent nouvelliste séduit à nouveau par sa délicatesse, son humanité et son écriture à la fois magistrale et subtile.  (C.-M.M. et M.-C.A.)