Paris, printemps 1849. Une femme est retrouvĂ©e morte, Ă©tranglĂ©e. L’inspecteur Delage, fraĂźchement nommĂ©, est heurtĂ© par les conclusions hĂątives et sexistes de son chef, dont les prĂ©jugĂ©s se confirment lors du meurtre suivant sur lequel ils enquĂȘtent : la jeune et jolie LĂ©a, sĂ©parĂ©e de son mari, aux dons de voyance, n’aurait-elle pas une responsabilitĂ© dans le dĂ©cĂšs de son voisin ? Pendant ce temps, Julie, jeune vendeuse dans une mercerie, s’inquiĂšte de la disparition de sa collĂšgue et amie Sidonie. Il semblerait qu’un tueur de femmes sĂ©vit dans Paris. L’inspecteur Delage s’est jurĂ© de le dĂ©masquer, aidĂ© par Julie et LĂ©a. La trame policiĂšre, bien menĂ©e, semble un prĂ©texte au message fĂ©ministe. En toile de fond est discutĂ©e la candidature d’une femme Ă la dĂ©putation, qui fait scandale. Des portraits de figures fĂ©ministes de l’Ă©poque sont prĂ©sentĂ©s en annexe. Les protagonistes fĂ©minines sont toutes des femmes indĂ©pendantes, sans compagnon. Le mĂąle moyen de l’Ă©poque est brutalement misogyne… Le regard moral posĂ© sur les moeurs de la deuxiĂšme RĂ©publique n’est pas tendre, qui font Ă©cho Ă notre Ă©poque. Construction et narration restent classiques, et les dons de voyance de LĂ©a se rĂ©vĂšlent peu probants, sacrifiĂ©s pour le bien du suspense. (M.D. et R.F.)
L’assassin du marais
CUENCA Catherine