Victorieux au tournoi d’Ashby, Wilfrid d’Ivanhoé suscite haine et soif de vengeance parmi les chevaliers du prince Jean sans Terre. Bois Guilbert et Front de boeuf, tristes sires déloyaux et perfides, s’emparent de leur rival, ainsi que du vieil usurier juif Isaac d’York et de sa fille Rebecca. Tout ce monde est enfermé dans les geôles de Torquilstone, forteresse à l’apparence inexpugnable. Tout est-il perdu ? C’est compter sans le mystérieux chevalier noir, habilement secondé par Cédric et Robin de Locksley entouré de sa troupe d’archers.
Ce second album d’une trilogie, justement titré, offre son comptant d’assauts et de combats singuliers. Vils félons, preux chevaliers et bons compagnons de fortune et d’infortune sont dans leurs rôles. L’action se déroule dans des décors et une ambiance rendus avec justesse malgré des couleurs un peu ternes. On peut regretter la jeunesse excessive de plusieurs personnages, genre dessin animé télévisé, et le graphisme à tendance manga, qui ne colle pas avec la période virile et violente dans laquelle Walter Scott, d’un côté, Yann, de l’autre, les font évoluer. Les dialogues, par contre, jouent sur le ton de l’époque avec force imprécations et le scénario, fidèle au roman de Scott, évoque bien la chevalerie avec son code de valeur centré sur le courage et l’antijudaïsme.