L’attachement

NOIVILLE Florence

Marie, quarante-neuf ans, écrit à H qui avait ce même âge lorsqu’ils sont tombés amoureux et qu’elle n’en avait que dix-sept. Elle était l’élève douée de ce professeur de français ; Le Misanthrope a été le truchement par lequel ils se sont déclaré leur flamme. Après la mort de Marie, Anna, sa fille, lisant par fragments cette lettre restée inachevée, essaie de reconstituer et de comprendre cet attachement. Elle interroge pour ce faire des témoins de ce passé : sa grand-mère et des amis de sa mère. Elle veut remettre la lettre à son destinataire, H. Après avoir pris pour thème dans La Donation, l’amour entre mère et fille, Florence Noiville choisit, pour traiter du sentiment amoureux, une histoire classique. Marie et Anna se posent la même question : Qu’est-ce qui fait qu’on s’éprend de quelqu’un ? Raconter l’histoire, creuser le mystère à travers la littérature est le moyen de le savoir, répond l’auteur, par ailleurs critique littéraire au Monde. Parler de soi, pour Marie, n’est pas narcissique, c’est un moyen de réunir « tous ces “je” dépareillés qui s’épient sans se comprendre ». Récit pudique, extrêmement condensé, bien écrit, ce roman se lit aisément.