Né à Seattle en 1868, Edward S. Curtis se passionne tôt pour la photographie. D’abord portraitiste, il s’intéresse aux populations indiennes en voie de disparition et entreprend une monumentale encyclopédie en vingt volumes qui groupera plus de 40.000 clichés accompagnés de textes ethnographiques. Pendant plus de trente ans, il parcourt les tribus, dans des conditions épuisantes et parfois périlleuses. Le président Théodore Roosevelt l’aide à se faire connaître. Le banquier et mécène John Pierpont Morgan l’aide financièrement. Mais il obtient trop peu de souscriptions et meurt en 1952, oublié et ruiné. Cette biographie très documentée, scrupuleuse, plus factuelle que vraiment épique, est celle d’un témoin engagé de son époque. Elle déroule le parcours d’un autodidacte, d’abord mû par la simple curiosité, qui s’implique de plus en plus dans la cause des Amérindiens « affamés, contaminés, violés, trahis, dénigrés, humiliés ». On ne peut qu’être impressionné par l’ampleur de l’oeuvre réalisée par Edward S. Curtis qui contribua à changer le regard des Blancs nord-américains sur les peuples qui les ont précédés. Les photogravures qui parsèment cet ouvrage permettent d’apprécier le talent de celui qui fut justement surnommé « l’attrapeur d’ombres ». (P.S. et A.Le.)
L’attrapeur d’ombres : la vie épique d’Edward S. Curtis
EGAN Timothy