Treizième enfant d’une famille misérable, Antoine grandit sans être aimé. Mais son père le donne à un ménage de paysans aisés, et pour lui, c’est enfin le bonheur. Il est adopté légalement, apprend la vie à la campagne, et les travaux quotidiens de la ferme. Hélas ! La Guerre de 1914 est déclarée, il doit partir comme soldat, mais cette idée lui fait horreur ; avec un copain, déserte et mène désormais une vie d’errance dans la montagne provençale, changeant d’identité pour ne pas être repéré, allant de refuge en refuge chez des gens compatissants. Trouvera-t-il enfin la paix à l’Auberge du Gué ? Ce roman de terroir d’un auteur prolifique (Les brumes du Mercantour, NB Avril 2009) est intéressant et bien documenté. Le héros est sympathique : bien qu’il se révèle doué pour les études, il préfère rester près de ses parents. Et on assiste avec émotion aux premiers pas des conscrits dans un désordre incroyable. Toutefois, les nombreux couplets antimilitaristes et surtout la répétition des longues descriptions des paysages dans un style très recherché sont éprouvants et l’on passe de la solitude à l’ennui. (D.C. et E.G.)
L’auberge du gué
SICCARDI Jean